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LES GENS VOIENT LA CORRUPTION EMPIRER, MAIS SONT PRÊTS À S’ENGAGER, CONCLUT LA PLUS GRANDE ENQUÊTE D’OPINION PUBLIQUE MONDIALE DE TRANSPARENCY INTERNATIONAL

Les nord-américains et les européens constatent la plus forte hausse

Issued by Transparency International Secretariat

Selon six personnes sur dix à travers le monde la corruption a augmenté au cours des trois dernières années, et une personne sur quatre a rapporté avoir payé des pots-de-vin au cours de l’année passée. Ce sont les conclusions du Baromètre mondial de la corruption, une enquête mondiale d’opinion publique parue aujourd’hui, Journée Mondiale des Nations Unies contre la corruption, et menée par Transparency International (TI).

C’est en Europe et en Amérique du Nord que les opinions relatives aux tendances en matière de corruption sont les plus négatives, où 73 % et 67 % respectivement de la population pensent que la corruption a augmenté au cours des trois dernières années.

Malgré ces résultats, l’enquête montre également que sept personnes sur dix seraient prêtes à dénoncer un cas de corruption.

« Les conséquences des crises financières continuent à affecter les perceptions de la corruption, en particulier en Europe et en Amérique du Nord. Les institutions du monde entier doivent être déterminées dans leurs efforts pour restaurer la bonne gouvernance et la confiance », déclare Huguette Labelle, présidente de Transparency International. « Il est réconfortant de voir qu’autant de personnes sont prêtes à résister contre la corruption. Cette volonté doit faire l’objet d’une mobilisation ».

Le Baromètre mondial de la corruption présente une enquête menée auprès de plus de 91 000 personnes dans 86 pays et territoires. Il se concentre sur la petite corruption, la perception des institutions publiques et les personnes en qui les gens ont confiance pour combattre la corruption.

La petite corruption : les différences régionales comptent

L’enquête a montré qu’au cours des douze derniers mois, une personne sur quatre a payé un pot-de-vin à un des neuf services ou institutions présentés par l’enquête, allant du domaine de la santé à l’éducation en passant par les services des impôts. La police est citée le plus fréquemment comme bénéficiaire de bakchich : 29% des personnes interrogées ayant eu des contacts avec la police indiquent avoir payé un pot-de-vin.

Les habitants de l’Afrique subsaharienne sont les plus nombreux à rapporter avoir payé des pots-de-vin : plus d’une personne sur deux aux cours des douze derniers mois, contre 36 % des personnes interrogées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, 32 % dans les pays de l’ancien bloc URSS, 23 % en Amérique Latine, 19 % dans les Balkans occidentaux et en Turquie, 11% en Asie-Pacifique et seulement 5 % dans les pays de l’Union européenne et d’Amérique du Nord.

Plus de 20 pays rapportent une augmentation significative de la petite corruption par rapport à 2006, lorsque la même question était posée dans le Baromètre. Les plus grands nombres de paiements de bakchichs rapportés en 2010 concernent l’Afghanistan, le Cambodge, le Cameroun, l’Inde, l’Irak, le Liberia, le Nigeria, la Palestine, le Sénégal, le Sierra Leone et l’Ouganda, où plus de 50 % des personnes interrogées ont indiqué avoir payé un pot-de-vin au cours des douze deniers mois.

Près de la moitié des répondants ont indiqué avoir payé des pots-de-vin pour éviter d’avoir des problèmes avec les autorités, un quart pour accélérer des procédures en cours.

Plus inquiétant encore, les bakchichs payés aux services de police ont quasiment doublé depuis 2006, et davantage de personnes rapportent avoir payé des dessous-de-table au secteur judiciaire et aux services de l’état civil et des permis qu’il y a 5 ans.

La corruption et les personnes les plus démunies

La démographie de la corruption continue de désavantager les pauvres et les jeunes. De la même manière que dans les études précédentes, les petits revenus rapportent davantage de paiements de pots-de-vin que les revenus plus élevés. Les personnes pauvres sont deux fois plus susceptibles de payer des bakchichs pour des services élémentaires tels que l’éducation, les soins médicaux ou les approvisionnements en eau et en énergie, que les personnes plus aisées.

« La corruption est une taxe régressive. Il faut s’attaquer à cette injustice. Les populations pauvres et marginalisées restent les plus vulnérables aux extorsions. Les gouvernements doivent en faire plus pour identifier les risques de corruption dans les services de base et pour protéger leurs citoyens », commente Mme Labelle.

Un tiers des personnes de moins de 30 ans intérogées ont indiqué avoir payé un pot-de-vin au cours des douze derniers mois, contre moins d’un cinquième chez les plus de 51 ans.

Manque de confiance dans les institutions publiques

Malheureusement, peu de personnes ont confiance en leurs gouvernements ou leurs politiciens. Huit personnes sur dix considèrent que les partis politiques sont corrompus ou extrêmement corrompus. Ensuite, c’est l’administration publique et le Parlement qui sont considérés comme les institutions les plus corrompues.

La moitié des personnes interrogées déclarent que les actions de leur gouvernement pour lutter contre la corruption sont inefficaces. Ce chiffre a peu fluctué avec le temps. Cependant, on observe une légère dégradation depuis 2007 en Asie-Pacifique, en Amérique Latine et en Afrique subsaharienne et une légère amélioration dans les pays de l’ancien bloc URSS et en Amérique du Nord.

Par ailleurs, bien qu’une large majorité des personnes interrogées (sept sur dix) déclarent qu’elles dénonceraient un acte de corruption si elles en voyaient un, ce chiffre diminue de moitié pour les victimes de corruption.

« Le message à tirer du Baromètre 2010 est que la corruption est insidieuse. Elle fait perdre toute confiance. La bonne nouvelle, c’est que les gens sont prêts à agir », déclare Huguette Labelle. « Une meilleure protection des personnes dénonçant des actes de corruption et un plus grand accès à l’information sont essentiels. L’implication du public dans la lutte contre la corruption forcera ceux qui détiennent le pouvoir à agir, et donnera aux personnes plus de courage pour parler et lutter pour un monde plus propre et plus transparent », ajoute-t-elle.

Transparency International est l’organisation mondiale de la société civile qui mène la lutte contre la corruption

Note aux rédacteurs: le Baromètre, qui en est à sa septième édition, couvre 86 pays. L’enquête a été réalisée du 1er juin au 30 septembre 2010 et a été menée par Gallup International au nom de TI dans 84 pays. Au Bangladesh, cette enquête a été réalisée par TI Bangladesh et en Mongolie par l’Autorité indépendante mongole contre la corruption.


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Deborah Wise Unger, Media and Public Relations Manager
Transparency International
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