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IPC 2019: AFRIQUE SUBSAHARIENNE

SSA Stephen Eisenhammer Reuters resized

L’Afrique subsaharienne est la région la moins bien classée sur l’Indice de Perception de la Corruption (IPC), avec une moyenne de 32, et sa performance dresse un sombre tableau de l’inaction contre la corruption.

Avec un score de 66, les Seychelles obtiennent la note la plus élevée de la région, suivies du Botswana (61), du Cap-Vert (58), du Rwanda (53) et de Maurice (52). Au bas de l’indice se trouvent la Somalie (9), le Soudan du Sud (12), le Soudan (16) et la Guinée équatoriale (16).

Tandis que les Seychelles sont aux prises avec des affaires de blanchiment d’argent, dimension qui n’est pas pris en compte dans le calcul de l’IPC, plusieurs lois anti-corruption, notamment une loi récente sur l’accès à l’information et une commission anti-corruption créée il y a peu, ont contribué à renforcer le cadre de la lutte contre la corruption dans le pays. De plus, et malgré quelques restrictions, un dialogue a été possible entre la société civile et le gouvernement via une plateforme nationale de la société civile.

Bien qu’ils aient considérablement progressé depuis 2012, la Côte d’Ivoire (35) et le Sénégal (45) ont encore beaucoup de travail à accomplir. La volonté politique manifestée par les dirigeants des deux pays - qui ont mis enœuvre un certain nombre de réformes juridiques, politiques et institutionnelles clés au début deleur mandat - est en recul depuis 2016.

PAYS EN DÉCLIN

Depuis 2012, plusieurs pays, dont le Congo (19), le Liberia (28), Madagascar (24) et le Malawi (31) ont considérablement baissé sur l’IPC. Le Congo a fait l’objet de signalements répétés de blanchiment d’argent et de détournement de fonds publics par l’élite politique du pays sans qu’aucune mesure ne soit prise par les autorités nationales.

À Madagascar, malgré une décision de la Cour constitutionnelle en 2018 contre des amendements électoraux qui favorisaient le président sortant et qualifiés d’inconstitutionnels, l’indépendance judiciaire demeure une préoccupation.50 Plus récemment, l’agence nationale de lutte contre la corruption a intenté une action en justice contre plus de la moitié des parlementaires du pays, accusés de corruption.

FAIBLES SCORES

La République démocratique du Congo (RDC) se place en bas du classement avec un score de 18 et fait face à plusieurs défis en termes de la corruption. Selon notre récent rapport, le Baromètre mondial de la corruption – Afrique, l’intégrité politique des fonctionnaires est extrêmement faible et 79 % des citoyens de RDC pensent que les parlementaires sont majoritairement ou totalement corrompus.

Avec le score le plus faible sur l’IPC, la Somalie n’est pas seulement le pays le plus corrompu, elle est également « un des plus longs cas de pays sans État au monde » selon le Transformation Index publié par Bertelsmann Stiftung en 2016. La fragilité de l’État et le mauvais État de droit ont laissé des trous béants où la corruption s’est insinuée, du bas de l’échelle aux hautes sphères politiques.

Dans le contexte d’États fragiles, la lutte contre la corruption présente des défis uniques puisque la fragilité est à la fois une cause et un conséquence de toute tendance négative du développement. Tandis que la Somalie se prépare à tenir pour la première fois depuis cinquante ans une élection suivant le principe de « une personne, une voix », il est crucial d’établir des structures de responsabilité politique afin de faciliter les mécanismes anti-corruption.

ACHETER DU POUVOIR

Dans tout le continent, l’argent permet de gagner des élections, de consolider le pouvoir et de favoriser des intérêts personnels. Bien que la Convention de l'Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption contienne des dispositions pour prévenir la corruption et encourager la transparence dans le financement des campagnes, leur mise en œuvre est faible.

PAYS À SURVEILLER: ANGOLA

Après quatre décennies de régime autoritaire, l’Angola (26) a bondi de sept points dans l’IPC decette année et a donc réalisé desprogrès importants. Cependant,compte tenu de son faible scoreglobal, le pays reste bien endessous de la moyenne mondialede 43.

Isabel Dos Santos, la fille de l’ancien président, également connue comme « la femmela plus riche d’Afrique », a été licenciée de son poste de cheffe de l’entreprise publiquede pétrole et de gaz Sonangol quelques mois après l’élection du président Lourenço. En décembre 2019, alors que les enquêtes sur les allégations de corruption progressaient, un tribunal angolais a ordonné le gel des avoirs de Dos Santos.

Bien que le pays ait récupéré 5 milliards de dollars en actifs volés, il reste encore beaucoup à faire pour renforcer l’intégrité et promouvoir la transparence dans la comptabilité des revenus pétroliers.

À la suite d’un changement de régime en 2017, le gouvernement angolais a introduit un ensemble de réformes de gouvernance pour lutter contre la corruption.

PAYS À SURVEILLER: GHANA

Connu comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, le Ghana a perdu sept pointssur l’IPC depuis 2014, passantde 48 en 2014 à 41 en 2019. Des révélations de corruption à la Haute Cour du Ghana en 2015 et le meurtre du journaliste d’investigation Ahmed Hussein-Suale au début de 2019 jettent de sérieux doutes sur les efforts du pays dans la lutte contre la corruption.

Malgré ces développements, un espoir de changement demeure. En 2017, le Bureau du Procureur Spécial a été créé afin d’enquêter sur les cas de corruption et d’engager des poursuites judiciaires. En 2019, un projet de loi sur le droit à l’information a également été adopté. Ces efforts, combinés à l’amélioration des performances du bureau du Vérificateur Général, offrent un espoir d’amélioration.

Given recent scandals, corruption is expected to feature prominently in electoral debates during the upcoming elections in 2020.

Image: Reuters / Stephen Eisenhammer

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